Installer un aéroport à proximité d’une région très peuplée ne fut pas la meilleure idée des décideurs politiques qui choisirent comme lieu Zaventem, à quelques kilomètres de Bruxelles, pour y développer le premier aéroport du pays. Avec la démocratisation des prix des billets, la multiplication des sociélés "low-cost", la construction d’avions de plus en plus gros,… les nuisances sonores sont devenues de plus en plus importantes pour toutes les communes situées sur les lignes aériennes. Et de plus insupportables pour les personnes qui y vivent. À l’avenir, les Wavriens pourraient être menacés eux aussi. Mais ils peuvent réagir jusqu’au 8 janvier.

En effet, en juillet 2024, le permis d’environnement de l’aéroport "Brussels Airport" arrivera à expiration. Une demande de renouvellement et d’extension a été introduite auprès de la Région flamande. Comme on peut le lire sur le site de la Ville de Wavre, "La Région wallonne ayant demandé à la Région flamande d’être consultée dans le cadre de cette procédure, le fonctionnaire technique a désigné les communes suivantes, comme susceptibles d’être affectées par le projet : Rebecq, Tubize, Braine le Château, Genappe, Waterloo, La Hulpe, Rixensart, Lasne, Wavre, Ottignies-LLN, Grez-Doiceau, Beauvechain, Chaumont-Gistoux, Perwez, Ramillies, Incourt, Nivelles et Ittre."

Les Wavriens peuvent donc introduire une réclamation, comme expliqué dans le document publié sur le même site, que l’on peut télécharger. Attention ! Cette réclamation doit être adressée à titre personnel et non sous forme de pétition, avant le 8 janvier 2024.

Des aides en ligne pour rédiger les réclamations
Les documents officiels sont malheureusement en néerlandais. Si plusieurs communes ont mis à disposition des citoyens des outils en français pour leur faciliter la tâche, comme par exemple Woluwé, Schaerbeek ou Waterloo — avec la possibilité de télécharger des lettres-types à compléter avec ses propres coordonnées —, il n’en est malheureusement encore rien à Wavre.

Si notre ville est, pour l’instant, relativement épargnée, cela n’est pas une garantie pour l’avenir et mieux vaut s’en prémunir tant qu’il est encore temps. Le site Epures explique bien pourquoi nous sommes tous concernés :

"Vous pourriez ne pas ressentir directement les nuisances aériennes si les avions ne survolent pas votre domicile, si leur bruit ne vous dérange pas ou si les ajustements de ces dernières années ont quelque peu amélioré votre vécu. Cependant, tout peut basculer sur une simple décision, entraînant une détérioration rapide de la situation.
Dans ce contexte, l’octroi du permis d’exploitation de l’aéroport de Zaventem revêt une importance cruciale. Les dispositions généreuses ou restrictives qui y seront établies pourraient avoir un impact significatif sur la tranquillité des résidents du Brabant wallon. Limitons les nuisances à la source."

Ils n’en dorment plus
Une association de victimes des nuisances de l’aéroport, intitulée "Nous n’en dormons plus", donne des pistes (sans jeu de mots) pour transformer Brussels Airport en un aéroport de l’avenir tout en assurant le repos des communes concernées :
 L’introduction d’une interdiction des vols de nuit.
 Un plafonnement du nombre de mouvements de vol.
 L’introduction d’une zone de basses émissions en l’air, de sorte que seuls les avions peu bruyants et à terme les avions à faible émission de carbone puissent atterrir à l’aéroport.
 L’instauration de limites sonores et de limites de fréquence, afin de réduire les nuisances sonores au sol.

D’autres informations et formulaires-types à télécharger figurent aussi, entre autres, sur le site "01ça suffit !"

On trouvera aussi dans cet article des réponses aux craintes quant aux pertes potentielles d’emploi de restrictions.

Par Patrick Pinchart

Patrick Pinchart a travaillé toute sa vie dans la communication. Animateur à la RTBF, rédacteur en chef de Spirou à deux reprises, éditeur de bande dessinée, agent pour auteurs (BD, littérature...), correcteur, éditorialiste polémiste, il a de multiples autres collaborations : militant pour Amnesty International, Ecolo, Greenpeace, le WWF. Entre autres... Il s’exprime ici en son nom propre et en aucun cas au nom de ces différentes organisations. Il est également brasseur, fondateur de la brasserie HOPposition.