Alors que les températures moyennes poursuivent leur ascension et que les canicules mortelles se multiplient, démonstrations de plus en plus visibles des changements climatiques, végétaliser les centres des villes n’a jamais été aussi crucial pour limiter les effets délétères des vagues de chaleur sur les habitants. La Ville de Wavre fait un premier pas en proposant aux habitants de couvrir leurs façades de plantes grimpantes.

Une solution qui fait partie d’un mouvement global. Plusieurs autres communes, par exemple Liège ou Forest ont été les premières à amorcer ce changement devenu indispensable vu l’évolution du climat en Belgique (et dans le monde).

Cela a de nombreux et énormes avantages :

 Végétaliser des façades permet certainement d’embellir le cadre de vie, et a plus de chances d’attirer des clients dans nos commerces que toutes les décorations artificielles qu’on pourra imaginer ;
 Végétaliser des façades amènera du charme sur des architectures dont on ne peut pas dire qu’elles aient été crées par les architectes les plus imaginatifs du monde ;
 Végétaliser des façades amène en ville une nature dont elle manque cruellement, et ce ne sont pas les oiseaux, les abeilles ou les tout aussi utiles araignées, les papillons ou les autres insectes pollinisateurs, pour qui le centre de Wavre est une ville morte, qui s’en plaindront ;
 Végétaliser des façades, si les plantes sont choisies avec discernement, ramène de la biodiversité dans Wavre ; "avec discernement", cela signifie de faire valider le choix par une association indépendants, telle que Natagora, pour favoriser les espèces locales, le plus mellifères possible et aisées d’entretien, car tout le monde n’a pas la main verte ; une formation sera d’ailleurs indispensable pour certains ;
 Végétaliser des façades permet de limiter le réchauffement des maisons et de réduire l’impact des îlots de chaleur que constituent les villes, faites de bitume, de brique, de tuiles, de graviers, d’enrobés et/ou de béton, autant de matériaux qui emmagasinent la chaleur le jour et la restituent la nuit, tandis que que la végétation l’absorbe et la rend supportable par l’effet de l’évapotranspiration, ;
 Végétaliser des façades permet de réduire la pollution en absorbant du CO2 ;
 Et, pour élargir la vision, végétaliser une ville a des impacts énormes sur la santé physique et psychologique de ses habitants.

Mais c’est insuffisant.

C’est un pas en avant vers une réponse plus globale aux catastrophes qui sont annoncées suite au réchauffement climatique.

Il ne sera pas suffisant, cependant, pour nous permettre de supporter ce qui nous attend. Contre les canicules mortelles, contre les dômes de chaleur urbains, seuls des espaces arborés peuvent agir efficacement, car les arbres apportent de l’ombre, absorbent les rayonnements du soleil, purifient l’air et procurent une rafraîchissante humidité. De plus, par leur système racinaire, ils retiennent une partie des eaux de pluie, et ils contribuent donc à lutter contre les inondations. Inévitablement, que ce soit dans un an ou dans cinq ans, nous serons contraints de les installer, faute de devoir nous calfeutrer chez nous une partie de l’été et de supprimer toute vie sociale.

Il faut donc repenser l’aménagement de la ville pour que les arbres y soient bien présents et que les places, bien arborées, agrémentées de points d’eau, de fontaines, puissent permettre de supporter les canicules mortelles qui vont inévitablement se multiplier et servent de lieu de vie et de rencontre sociale, faute de quoi Wavre se refermera sur elle-même, chacun se calfeutrant chez soi pour survivre, comme aux pires moments du Covid.

C’est devenu plus qu’une demande de la population : c’est devenu une obligation. Nos n’avons plus le choix.

Image par Fredrik Hed de Pixabay

Par Patrick Pinchart

Patrick Pinchart a travaillé toute sa vie dans la communication. Animateur à la RTBF, rédacteur en chef de Spirou à deux reprises, éditeur de bande dessinée, agent pour auteurs (BD, littérature...), correcteur, éditorialiste polémiste, il a de multiples autres collaborations : militant pour Amnesty International, Ecolo, Greenpeace, le WWF. Entre autres... Il s’exprime ici en son nom propre et en aucun cas au nom de ces différentes organisations. Il est également brasseur, fondateur de la brasserie HOPposition.