Cette bière est unique. Cette bière est rare. Cette bière est à respecter. Cette bière se mérite. Vendue en bouteilles unidoses de 6 cl, comme un "shot", on la sert de préférence dans un verre à cognac, avec un morceau d’orange fraîche. Sur un glaçon. A consommer avec modération.

SON HISTOIRE

Les brasseurs amateurs aiment les challenges. Celui-ci en est un de taille. Parvenir à pousser les levures jusqu’à leur extrêmes limites pour qu’elles créent une bière... extrême. Avec comme ingrédient principal du malt. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de malt.

Et pas n’importe lesquels. Les meilleurs. Du Maris Otter. Du Golden Promise. Plus du Munich. Plus du Carabelge (on est quand même "le" pays de la bière, il fallait bien un peu de belgitude dans ces malts d’au-delà du Brexit). Plus du froment pour ajouter encore plus de texture. Et, pour couronner le tout, le roi des malts colorés, le Black Patent pour obtenir un noir puissant.

Pour obtenir une bière extrême, nous avons réalisé ce qu’on appelle un "double empâtage". Nous infusons beaucoup, beaucoup, beaucoup de malt dans de l’eau pour en extraire les sucres (on appelle cela l’empâtage). Le sirop obtenu est normalement ensuite bouilli pour donner le moût. Eh bien, non, nous remettons à nouveau beaucoup, beaucoup, beaucoup de malt à infuser, non pas dans de l’eau mais... dans le sirop obtenu par le premier empâtage. Résultat : un sirop hyperconcentré en sucres, en saveurs, en arômes, que nous faisons bouillir.

Normalement, une ébullition de moût prend une heure. Ici, nous l’avons fait bouillir cinq heures (!!!). Cinq heures pendant lesquelles l’ébullition a évaporé l’eau et concentré le liquide, et diverses réactions comme celle de Maillard (celle qui brunit votre steak au barbecue) et la caramélisation ont encore plus complexifié la future bière.

Versé dans le fermenteur, ce concentré de sucres, de saveurs, d’arômes, a été oxygéné pendant une demi-heure pour permettre aux levures, soigneusement choisies pour résister aux situations extrêmes, de respirer et de se reproduire avant de commencer à produire l’alcool. Nous y avons ajouté énormément de nutriments car elles auraient besoin de forces pour ce boulot.

Mais la meilleure levure du monde a ses limites. A un niveau d’alcool, elle n’en peut plus et elle s’arrête. Nous avons alors versé le moût encore partiellement sucré mais déjà fort alcoolisé dans un fût en bois, et nous l’avons ensemencé avec des levures de champagne plus résistantes à l’alcool.

Le travail a pris trois mois. Nous avons alors ajouté des zestes d’orange infusés dans de l’alcool pour fruits avant d’embouteiller.

Vu le pourcentage d’alcool élevé, servir cette bière exceptionnelle dans des bouteilles de 33 cl n’avait aucun sens. Nous avons donc opté pour un format de "shots", des unidoses. Que vous pouvez-donc amoureusement verser sur une tranche d’orange et un glaçon pour la vénérer comme il se doit.

Autant dire que, vu la complexité de la fabrication, seuls des brasseurs artisanaux peuvent se lancer dans une aventure aussi chronophage et aussi coûteuse. Mais le résultat est exceptionnel !

TRUC : Pour éviter la dilution de la bière lors du refroidissement, choisissez un glaçon en verre ou en matière synthétique, qui ne produira pas d’eau de décongélation. Ou mettez-la au congélateur avant de la servir.

16% d’alcool.